ALICIA FROCHISSE

Pour moi, écrire une sorte de biographie, c'est déposer un bout de soi et j’avoue que je crains le syndrome de l’imposteur.

Mais bon, j'ai joué le jeu, et puis ça peut donner l’impression que je ne suis pas si inactive que ça ! Que je ne suis pas qu’une grosse feignasse qui profite du système. J'essaye même d'y contribuer un peu, à mon humble niveau, du mieux que je peux et avec les moyens du bord!

Du coup, voici une part de mon vécu, une vue sur mon parcours artistique…

(Et pour ceux qui n'ont pas envie de prendre le temps de me lire, pas de soucis, on s'adapte, il y a une vidéo de 4 minutes: "Rencontre avec Alicia", ci-dessous, qui résume un peu mon"blabla"(qui, je l'accorde, pourrait être considéré comme"pfff trop long!" ;op))

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Je suis hypersensible, assez expansive, expressive, têtue et j’ai du mal à ne pas déborder!

Mais bon, j’essaye de m’assumer sans trop culpabiliser...(la preuve!)

On est comme on nait, non? Et puis l’art et la manière, c’est tellement subjectif, pas vrai? "Chacun ses goûts",

« On ne peut pas plaire à tout le monde », c’est bateau, et pourtant, la peur de déplaire, d'être jugé, critiqué négativement peut, par moment, paralyser et faire tanguer. Et lors de tempêtes, quand le navire intérieur chavire, on peut parfois devenir son pire ennemi! Alors même si c'est difficile, ça peut valoir la peine de se lier d’amitié avec soi-même... alors j'apprends! Et puis, personne n’est parfait mais on peut toujours essayer de s’améliorer en continuant à se remettre en question. J'ai peur mais je tente de me mon(s)trer tel que j'ai été, tel que je"suis", et jusqu'à ma mort, en devenir...

 
Petite, déjà, spontanément, je dansais, chantais, je dessinais, peignais, je faisais le clown, j’écrivais des petits poèmes. Ensuite ado, j'essayais d'exorciser mes peurs, mes maux, j’exprimais mes peines, mes rêves et mes joies. 

Je faisais, peut-être déjà de « l’art-thérapie » sans le savoir. Je n’ai jamais vraiment arrêté. J’ai toujours aimé faire rire aussi! Dérision, autodérision. L’humour m’a souvent aidé. Parfois je l’ai perdu (étant susceptible quand on touche certains points sensibles) et heureusement retrouvé (déconner ça peut aider à relâcher la pression). 

Pendant mes humanités, j’ai suivi l’option Art d’Expression avec deux formidables pédagogues (ils m'ont donné l'envie d'enseigner aussi), Jean-Edouard Fasbender et Michel Desmaret, qui ont su me guider quand je m’égarais. J’ai pu interpréter une Antigone de Sophocle, m’inspirant de la révolte face à l’autorité absurde, à l’injustice et au rejet que je subissais à ce moment-là (dans ma vie personnelle). Je me confondais dans ce personnage. Ce fut une expérience bouleversante. Lors de cette création, dans laquelle je pouvais m’exprimer de diverses façons, j’ai pu également partager ces effusions de création avec d’autres jeunes talentueux. Le théâtre me semblait un art humanisant, assez complet et bénéfique. Je me suis donc naturellement présentée à l’examen d’entrée de l’IAD (Institut d’Art de Diffusion). Si la porte m’avait été fermée, j’aurais fait de la psychologie. Mais voilà j'ai suivi la formation d'Art Dramatique de l'IAD.
 
Lors de mon cursus je me sentais perdue. Alors, j’ai fait une pause pour suivre une amie comédienne/clown sénégalaise, Patricia Gomis, à Dakar. J’ai été profondément touchée par son dévouement humanitaire! Elle m’a inspirée et je devinais alors une voie artistique qui s’accordait mieux avec mes valeurs. A mon retour, j’ai repris mes études et j'ai été diplômée d’un Master en Art Dramatique. J’ai ensuite suivi Sarah Gratz, le temps de la création d’un spectacle de Théâtre-Action pour des personnes en réinsertion sociale, dont des réfugiés, mettant en scène leurs douloureuses épreuves. J’ai été profondément remuée, ça faisait « sens » pour moi: laisser s’exprimer les victimes d’oppressions, de discriminations et s’engager en se mettant au service de l’humain pour informer autrement et ainsi contribuer à sensibiliser les gens.

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Écouter, comprendre, oser se mettre dans la peau de l’autre, apprendre à se respecter mutuellement, parce que

« Je est potentiellement un autre Soi » et "Ce qu'on déteste chez l'autre c'est souvent ce qui pose problème en soi."
Jouer pour voir certains problèmes se résoudre, s’incarner en l'autre et s'oublier un moment.

J’aime jouer toutes sortes de personnages, je confesse, surtout les excessifs et les fêlés (qui, parait-il, peuvent laisser passer la lumière)! Et j'ai pu interpréter quelques rôles variés dans ma petite carrière de comédienne et actrice.

(*voir l'énumération et les extraits ci-dessous)

 J’ai aussi joué la mère de Jacques dans une création de la compagnie Kit à Remettre, adaptée de « Jacques et la soumission » et « l’Avenir est dans les œufs » de Ionesco, mis en scène par le talentueux (trop) réfléchi Lionel Thiboult. Et à présent, le rôle d’Anita et d’autres poissons variés dans « Selfish ». J’ai aussi fait un peu de doublage pour films, des dessins animés, des voix d’enfants, par exemple le personnage de Keesha dans la série « Le Bus Magique »  (nouvelle version). Essentiellement avec le directeur artistique David Maccaluso. Et j’ai interprété le rôle de la déesse Mégare dans le podcast fiction pour la RTBF « Terre de Brume », une adaptation du roman fantasy de Cindy Van Wilder par Caroline Prévinaire.
 
J’anime régulièrement des ateliers et des stages de théâtre/cinéma (corps voix, création spectacles, court-métrages) et créatifs (dessins, peintures, écritures) pour enfants, adolescents et adultes. Je continue aujourd’hui à peaufiner ma pédagogie et à m’adapter à chaque groupe en fonction du projet, je cherche toujours à allier créativité et sensibilisation. J’aime laisser les jeunes s’exprimer puis les guider pour aboutir à une création où chacun se retrouve. Je travaille entre autre, avec l’asbl Artizik et l’Amo Colorado pour des projets de sensibilisation, souvent en binôme avec mon mari (Baptiste). Dernièrement, j’ai obtenu le statut d’animatrice vacataire pour la Province de Namur. Et nous avons pu réalisé un court métrage avec les enfants réfugiés des Centres de la Croix-Rouge d’Yvoir, avec la participation du CEC Kaléidoscope. (*projets à voir dans l’onglet “Sensibilisation”) 
 
Je suis aussi comédienne pour les Messagers du Cœur, pour qui j’interprète les histoires de Julie River : « Gingash à l’hôpital » et de « Balladino et les baleines blanches » adressées aux enfants hospitalisés. Pour ces animations/spectacles en pédiatrie, j’ai créé les costumes et pensé les mises en scène.
 
Au sein du Collectif Illicium, je me suis essayée à la co-écriture de notre spectacle « Selfish » et à la co-création (scénographie, costumes, mise en scène). Ce fut intense, plein de remises en questions. Heureusement, en y laissant quelques écailles, mes amis et moi, sommes enfin arrivés à un spectacle accordé, grâce à notre persévérance et à nos complémentarités. Voilà pour le théâtre et le cinéma.
 
Je suis souvent submergée par des idées, des envies foisonnantes de projets, mais pas toujours (ou pas encore) aboutis… Voici quelques éléments divers et variés, passés et à venir…

  La réalisation…

Après une série de courts-métrages avec les jeunes en tant que réalisatrice, je prépare actuellement un film de sensibilisation pour les femmes battues, en collaboration avec une amie comédienne.  

   Et l’écriture…
Je projette de faire un (modeste) recueil de proses. Et après la co-écriture de notre spectacle « Selfish », je planche actuellement sur une nouvelle création explorant l’Hypersensibilité, l’Hyperémotivité, les troubles TDAH/HPE/Trouble Anxieux/ et Troubles associés. Et comment faire pour s’adapter, malgré tout, afin de vivre au mieux les relations aux autres et au monde qui nous entoure.

 L’Art-thérapie… 
Après un diplôme de masso-thérapeute, je me forme en ce moment, (2020) à la Sophrologie et à l’Art-thérapie (entre autres thérapies) et j'explore notamment la Danse des 5 rythmes de Gabrielle Roth. Tout ça pour continuer à (ap)prendre le soin de moi et des autres.

 
 Et dans la Vie ?
Garder l'espoir en l'avenir. Continuer à apprivoiser mes troubles (entre autres le TDAH), qui se heurtent avec le milieu, les extrêmes et les aléas de la vie artistique et quotidienne sur fond de crises (interpersonnelles, climatique, sociales ou sanitaire). Essayer de prendre confiance, conscience, en moi, en soi et en l’autre. Élever de mon mieux notre fille Loulla. Continuer à aimer, être aimée et créer plus sereinement. M’améliorer, cultiver la tempérance et la bienveillance… A ce qu’il parait, l’espoir fait vivre, alors j’ai le droit de rêver, non?

« Le pays du rêve est le seul où personne n’est interdit de séjour » (Julos Beaucarne).

Du coup, je continue!  Merci pour votre lecture! Je vous souhaite « Bon Tout! »